Saviez-vous que le père noël est né en Corse ?
Vous ne nous croyez pas ? On en était sûr… Aujourd’hui le Blog de Paese di Lava vous guide jusqu’à la maison du Père Noël à Ajaccio, sur les plages des Sanguinaires et fait également un détour par les traditions de noël en Corse. Qui a dit que le père noël était Finlandais ?
Le père noel est né en Corse…
Qui ne s’est jamais laissé bercer par ce chant ?
Pour la petite anecdote, l’hymne de Noël vient d’une petite île située au cœur de la Méditerranée, au Sud de la France, à l’Ouest de l’Italie…oui vous avez deviné, la Corse.
Et oui celui qui descend tous les 24 Décembre dans notre cheminée est corse, et celui qui le chante est un pur ajaccien. Son nom ? Tino Rossi.
Pour les plus curieux, chaque été sa maison « le Scudo » est ouverte au public. Pour y accéder rendez-vous sur la route des Sanguinaires à la sortie d’Ajaccio, près de la plage de Marinella. Vous aurez le privilège de découvrir des pièces retraçant la vie et la carrière du célèbre chanteur.
Bien sûr on ne perd pas le nord, la maison de Tino Rossi est encerclée par les plages des Sanguinaires, aussi belles les unes que les autres.
Et la traditionnelle bûche de noël… la vraie…pas celle qui est mangée !
Coutume pratiquée du 24 et 25 Décembre, pour les téméraires c’est jusqu’au 1 janvier. Le 24 Décembre au matin, les enfants du village s’attèlent à préparer le bûcher, en rassemblant les bûches provenant uniquement des champs et des jardins du village. Ils doivent donc passer dans toutes les fermes, maisons du village à la recherche de bûches et de branchages en criant « ô ROCCHIU, ô ROCCHIU !!! ( ô Rocchiu terme corse qui désigne le bûcher de noël ). Généralement le bûcher s’allume devant l’église du village à la sortie de la messe de minuit.
Le lendemain de Noël, tous les villageois ramassent les cendres du feu éteint, pour les déposer dans leur cheminée.
Autre tradition, lors du repas de noël, il faut autant de bûches que de convives. Si cette règle n’est pas respectée, les fêtes de fin d’année suivante seront synonymes de deuil. Sympathique tout ça…
En Balagne, Castagniccia et dans le Fiumorbu existait jusque dans les années 1900 la coutume des 7 veillées. Le principe était de rendre visite à 7 familles du village en comité restreint avec une bûche à la main.
La pratique religieuse de l’ochju
En Corse, on ne parle pas de « mauvais œil » mais de l’Ochju. C’est une croyance qui est ancré dans la culture de l’île et qui est à la fois immémoriale et mystérieuse. En fait, elle désigne les forces occultes dont une personne est victime. On dit alors que la personne victime a le mauvais oeil. Pour le conjurer, on dit qu’il faut signer l’ochju. Seules les signadori en sont capables ! Mais qui sont les signadori ?
Tout le monde peut apprendre à conjurer l’ochju. C’est dans la nuit de noël, qu’a lieu l’apprentissage des incantations. Si on les transmet à une date différente du 24 décembre, le pouvoir est perdu, il est donc impossible de connaître les incantations si elles ne nous sont pas transmises directement.
Pour savoir si quelqu’un a le mauvais oeil, la signadora met de l’huile dans une assiette remplie d’eau, et elle trempe son doigt dedans. Si les gouttes d’huile se diluent dans l’eau alors le patient a été annuchjé, il a le mauvais oeil. Mais si les gouttes d’huile restent entières, ça veut dire que la personne n’a pas le mauvais oeil sur lui.
Les plus vulnérables sont les animaux et les enfants. Ces derniers reçoivent à leur naissance une main en corail, en forme de figue portée sur soi pour éloigner l’ochju. L’œil de Sainte Lucie peut également être utilisé contre le mauvais oeil.
Entre tradition et rituel on en oublierait presque le repas …
Le repas made in Corsica se présente par une entrée avec une dégustation d’œufs de mulet (buttarga) ou d’une brouillade d’œufs aux oursins, mais aussi le prisuttu et la coppa.
Le plat principal peut être soit un agneau rôti ou un cabri accompagné de pulenta.
Et la touche sucrée, le dessert avec sa délicieuse « Ceppu di Natale Castagnu », la bûche de Noel à la châtaigne.
Traditionnellement, après la messe de minuit, chaque famille prenait un petit en-cas. Elles faisaient du figatellu accompagné de beignets de courgette avec pour dessert des châtaignes grillées et un fiadone.
Pour la petite anecdote, lors du repas de noël, les corses ont pour coutume de mettre une assiette en plus à table. Hè u piattu di u puvarettu, l’assiette du pauvre. Et à chaque fin de repas, les enfants reçoivent leur orange de noël.
On espère que tout ça vous a inspiré, maintenant vous avez toutes les cartes en main pour passer un vrai réveillon de noël corse.