Visiter le Musée Fesch à Ajaccio

C’est le 3 Janvier 1763 que naissait Joseph Fesch, le cardinal qui allait fondait l’un des musées les plus visités de Corse aujourd’hui. Comment cet homme d’origine suisse et protestante en est arrivé à construire un musée de renommée mondiale à Ajaccio ?

Les Fesch et la Corse, un amour passionnel

Le coup de foudre de la famille Fesch pour l’île de beauté survient en 1757 quand François Fesch, capitaine dans un régiment suisse au service de la République de Gênes, délaisse ses croyances protestantes pour se convertir à la religion catholique afin d’épouser une Ajacciène : Angela-Maria Pietrasanta, alors veuve de Giovanni-Geronimo Ramolino.

Lorsque Giovanni-Geronimo Ramolino et Angela-Maria Pietrasanta mettent au monde Maria-Laetizia Ramolino le 24 Aôut 1750, ils ne se doutent surement pas que leur enfant sera la future maman de Napoléon Bonaparte.

En 1763, quand Joseph Fesch voit le jour de l’union entre François Fesch et Angela-Maria Pietrasanta, il devient alors le frère de Maria-Laetizia Ramolino, et par suite l’oncle de Napoléon Bonaparte quand ce dernier voit le jour en 1769.

Fesch et Bonaparte : Deux familles au destin lié

Si les familles Fesch et Bonaparte sont proches par les liens du sang, elles le sont également dans le quotidien. Les maisons des deux familles se font face dans la rue Malerba qui se trouve dans la vieille ville d’Ajaccio.

Avec seulement 6 ans d’écart, Joseph grandit avec son neveu Napoléon et les autres enfants de Laetizia Bonaparte. Au début des années 1790, quand la rivalité entre Paolistes et Bonapartistes prend de l’ampleur, les Bonapartistes sont les victimes d’une violence inouïe.

Napoléon dit alors à sa mère « Préparez-vous, ce pays-là n’est pas pour nous ». Sa mère Laetizia décide alors de fuir Ajaccio, avec ses enfants et Joseph. Ces derniers prennent d’abord le maquis puis la mer pour arriver à Toulon le 13 juin 1793.

Arrivé à Toulon, Joseph Fesch va suivre l’ascension de la famille Bonaparte. A la fin du XVIII siècle, avec l’établissement de l’Empire, il devient commis aux marchés de fourniture pour l’armée d’Italie.

L’amour de l’art italien

Sénateur, Grand aumônier de l’Empire, Ambassadeur de la France à Rome…  les fonctions qu’occupe Joseph Fesch à cette époque sont toutes plus éminentes les unes que les autres.

Les années qu’il va passer en Italie marqueront le début de son amour pour la peinture. Sa richesse et ses liens avec Napoléon lui permettent de profiter de la vente des biens du clergé et des notables italiens.

Son amour pour l’art se transforme vite en obsession. En quête permanente de nouveaux tableaux, il constitue la plus grande collection de peintures italiennes de tous les temps. L’ajaccien n’acquière pas moins de 16 000 tableaux, plus que tous les musées du monde à cette époque.

Avant sa mort, il ordonne qu’un Grand Institut des Etudes soit fondé dans sa ville natale. A cet effet il lègue une bonne partie de sa collection à Ajaccio.

Même si beaucoup de pièces qu’il a acquises ont été dispersées au cours de ventes publiques ayant eu lieu entre 1841 et 1845, il a légué une bonne partie de sa collection à la ville qui l’a vu grandir.

Aujourd’hui le Musée Fesch abrite ainsi 5 siècles de peinture Italienne : du XIV au XIX siècle. Les primitifs italiens côtoient les tableaux de Bellini, Bartolomeo, Veronese et Botticelli avec notamment La Vierge à l’Enfant Soutenu par un Ange.

Le Musée Fesch est à ce jour le deuxième musée de France après le Musée du Louvre à posséder autant de peintures italiennes. Pour tous les amoureux d’art italien, le Musée Fesch est à lui seul une bonne raison d’aller à Ajaccio.

Un musée moderne

Comme beaucoup de grands musées, le musée Fesch s’est récemment doté d’une application mobile gratuite. Depuis votre smartphone, vous pouvez ainsi vous repérer dans le musée ainsi que découvrir les œuvres d’art à votre rythme avec des descriptions au format texte et audio.

Incontournable à Ajaccio

Certains voyageurs voient le Musée Fesch comme faisant partie des visites à faire quand il pleut sur Ajaccio, Pour nous, il fait partie deslieux à voir en Corse  quelque soit le temps !

A Prestu !